Mise à jour le 10 avril 2024
Le Gouvernement du Québec habilite les sexologues à offrir des rencontres d’information sur les implications psychosociales et éthiques d’un projet de grossesse pour autrui (GPA). Les dispositions pertinentes entrent en vigueur le 6 mars 2024 pour la GPA au Québec et le 6 juin 2024 pour les cas hors Québec.
Toute personne impliquée dans un projet de GPA au Québec qui souhaite avoir accès à l’établissement légal de la filiation devra participer à l’une de ces rencontres. Cela s’applique tant pour les personnes qui portent un enfant, que les parents d’intention. Suivant ces rencontres, les sexologues fourniront une attestation de participation, qui sera obligatoire pour permettre l’établissement légal de la filiation à la naissance de l’enfant issu d’une GPA.
Les sexologues figurent parmi les quatre professions à pouvoir offrir ces rencontres d’information et à délivrer l’attestation de participation (Arrêté AM-2023-5103).
Attention : Bien que la loi soit en vigueur depuis le 6 mars 2024, des éléments importants restent à finaliser entre les différentes instances concernées. L’OPSQ, de concert avec les autres ordres professionnels visés, recommande d’attendre de participer à la formation interprofessionnelle d’une journée (22 octobre 2024) avant d’offrir des rencontres d’information. Dans l’intervalle, certaines actions peuvent toutefois être entreprises (voir la section « Actions pour les sexologues » ci-dessous).
Contexte entourant la GPA au Québec |
Le projet de loi 12, sanctionné le 6 juin 2023, crée un nouveau cadre juridique entourant la GPA au Québec, dont les règles entrent graduellement en vigueur jusqu’en juin 2024. Avant le 6 juin 2023 : Aucun cadre, sauf à l’étranger ou par l’adoption Auparavant, il n’y avait aucun cadre juridique entourant les ententes de GPA au Québec. Les parents d’intention devaient donc se tourner vers les provinces ou les pays où la GPA était règlementée, ou encore mener à terme un projet de GPA au Québec à l’amiable, sans reconnaissance ou protection légale. Dans ce dernier cas, les enfants nés au Québec de projets de GPA avaient généralement comme parents légaux la personne qui a porté l’enfant et l’un des parents d’intention. Ces derniers pouvaient seulement devenir les parents légaux à l’issue d’un processus d’adoption, ce qui représente des démarches judiciaires parfois longues, complexes et peu adaptées aux réalités de la GPA. Depuis le 6 juin 2023 : La reconnaissance judiciaire Il est maintenant possible de conclure une entente privée de GPA valide juridiquement. Une fois l’enfant né, lorsque tous les critères sont remplis, on peut demander au tribunal que les parents d’intention soient les parents légaux, le tout bien sûr avec le consentement de la personne qui a porté l’enfant. Il s’agit donc d’une nouvelle voie, toujours devant les tribunaux, mais accélérée et adaptée aux projets de GPA. Dès le 6 mars 2024 : L’établissement légal de la filiation et l’implication des sexologues L’établissement légal de la filiation permettra aux parents d’intention de devenir les parents légaux des enfants issus de la GPA d’une manière plus rapide, administrative et sans l’intervention des tribunaux. Pour ce faire, plusieurs règles devront être respectées, dont notamment :
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Actions pour les sexologues |
Le 14 février 2024, le Gouvernement du Québec a publié le Règlement sur la tenue de la rencontre d’information obligatoire dans le cadre de certains projets parentaux de grossesse pour autrui. Ce règlement inclut des détails sur le contenu des rencontres d’information qui seront éventuellement offertes par des sexologues, dont :
L’OPSQ collabore activement avec les autorités pertinentes et les autres ordres professionnels concernés pour finaliser le contenu des rencontres d’information, préparer les outils nécessaires à l’exercice de cette activité professionnelle et organiser une formation interprofessionnelle pour le mois d’avril 2024. Comme pour toute activité, les sexologues doivent évaluer leurs propres compétences pour intervenir selon les meilleures pratiques et éviter de porter préjudice à la clientèle. Étant donné les enjeux bioéthiques majeurs impliqués dans la GPA, l’OPSQ recommande de suivre la formation à venir avant de rendre des services en GPA. Les sexologues qui ont l’intention d’offrir des rencontres d’information en GPA à court ou moyen terme peuvent tout de même dès maintenant :
Pour les sexologues qui détiennent une expérience significative en matière de procréation médicalement assistée (PMA), en grossesse pour autrui, ou en périnatalité et qui reçoivent des demandes de rencontres d’information:
N.B. Une séance d’information non conforme à la Loi et au règlement peut faire échec à l’établissement légal de la filiation de l’enfant. Il est important de bien en maîtriser les concepts avant d’en offrir. Pour toute question complémentaire, communiquez avec info@opsq.org. |