Portrait de la profession de
sexologue au Québec

Milieux de pratique

Les sexologues font partie des professionnelles et professionnels du domaine de la santé mentale et des relations humaines qui apportent une valeur ajoutée aux divers milieux dans lesquels elles et ils exercent dont voici les principaux.

Écoles primaires et secondaires
et centres de services scolaires

Les sexologues des centres de services scolaires planifient, coordonnent et soutiennent le déploiement des apprentissages obligatoires en éducation à la sexualité. Dans les écoles, elles et ils créent et dispensent de la formation et des conseils aux équipes-école, effectuent des rencontres de soutien et d’accompagnement auprès d’élèves et évaluent le comportement et le développement sexuels des élèves, etc.

Secteur de la Santé
et Services sociaux

Les sexologues exercent au sein des divers établissements des CISSS et des CIUSSS tels que les hôpitaux (ex. en oncologie pour accompagner des personnes atteintes de cancer en lien avec des difficultés dans leur vie affective), au sein des instituts universitaires en santé mentale (ex. cliniques des troubles sexuels auprès d'une clientèle de délinquants sexuels), au sein des CLSC (ex. auprès d'une clientèle atteinte de troubles de santé mentale) ou des centres jeunesse (ex. auprès de victimes d'exploitation sexuelle) et dans les santé publiques (ex. expert-conseil pour établir des politiques de santé publique qui amélioreront la santé sexuelle de la population). Les sexologues exercent également au sein des centres de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI), en réadaptation physique (CRDP) et dans les centre de rédaptation en dépendance (CRD). Les sexologues sont incontournables à tous les services-programme du réseau de la Santé et des Services sociaux. 

Des professionnels incontournables pour le réseau de la Santé et des Services sociaux

Services correctionnels

Les sexologues exercent pour le ministère de la Sécurité publique, les centres de détention et les établissements correctionnels (prisons et pénitenciers) auprès de personnes ayant commis des actes criminels et pouvant présenter des troubles sexuels. Les sexologues dans ces milieux exercent des activités d’éducation, de consultation, d’intervention sexologique, d’évaluation du comportement et du développement sexuel et de diagnostic des troubles sexuels. Ces sexologues offrent des ateliers, conférences et formations diverses en lien avec la sexualité.

Enseignement supérieur
(Cégeps et universités)

Les sexologues effectuent des rencontres individuelles de soutien, d’accompagnement et d’évaluation auprès des étudiantes et étudiants. Les sexologues soutiennent la mise en œuvre de l'application de la Loi 151 (Loi pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel en milieu d'enseignement supérieur) et collaborent par le développent des activités d’éducation à la sexualité, notamment en prévention des violences sexuelles.

Recherche et enseignement
en milieu universitaire

Les sexologues contribuent à développer les connaissances et les données probantes par le biais de projets de recherche interdisciplinaires portant sur des problématiques reliées à différents aspects de la sexualité humaine. Les sexologues dirigent ou coordonnent les activités de recherches dans les centres et laboratoires. Elles et Ils occupent aussi les fonctions de professeurs, chercheurs ou chargé de cours et effectuent des activités d’enseignement, de supervision et d’encadrement.

Milieux communautaires

Les sexologues travaillent en milieux communautaires pour divers organismes (CPIVAS, CALACS, CAVAC, organismes de lutte contre le VIH-SIDA, etc.) et dans différentes maisons et refuges (maisons des jeunes, maisons de transition, maison d’hébergement, refuges, halte-accueil, etc.). Elles et ils créent des ateliers d’éducation à la sexualité, font des suivis et des interventions sexologiques, etc.

Programmes d’aides
aux employés (PAE)

Les sexologues qui travaillent pour les programmes d'aide aux employés interviennent auprès des personnes éprouvant diverses difficultés personnelles, affectives ou relationnelles liées ou non au milieu de travail. Ces interventions peuvent être en lien avec le harcèlement sexuel au travail, le stress, le deuil, la tristesse, la violence conjugale, etc. Les consultations psychosociales sont offertes à une clientèle variée en ligne, par téléphone ou en cabinet.

Pratique privée

Les sexologues effectuent auprès de clientèles variées des activités de consultation individuelles, de couple ou familiales des interventions d’accompagnement, de soutien, d’évaluation du comportement et du développement sexuel et de diagnostic des troubles sexuels (sous réserve de détenir l’attestation de formation de l’OPSQ) ainsi que de psychothérapie (sous réserve de détenir un permis délivré par l’OPQ). Les motifs de consultation sont variés et reliés aux différentes dimensions de la sexualité humaine.

Ces sexologues peuvent également offrir des ateliers, conférences et formations en lien avec la sexualité (consentement, estime de soi, etc.) pour le milieu scolaire, les organisations et entreprises.

Les sexologues possèdent une formation de baccalauréat ou de maîtrise en sexologie ou une formation équivalente, reconnue par l’Ordre. Cette formation est centrée sur la compréhension du comportement et du développement sexuels de la personne ainsi que sur l’apprentissage de savoirs, savoir-faire et savoir-être visant l’amélioration, le maintien ou le rétablissement de la santé sexuelle.
Les sexologues peuvent intervenir auprès d’individus, de couples, de familles, de groupes ou de collectivités.

Au Québec, le titre de sexologue est réservé. Toutes les personnes utilisant le titre de sexologue doivent être inscrites au tableau de l’Ordre. Le répertoire de l’Ordre vous permet de vérifier si la personne que vous consultez est bel et bien sexologue.

Le champ d’exercice des sexologues consiste à évaluer le comportement et le développement sexuels de la personne, déterminer, recommander et effectuer des interventions et des traitements dans le but de favoriser un meilleur équilibre sexuel chez l’être humain en interaction avec son environnement.

Les éléments d’information, de promotion de la santé, de prévention du suicide et de la maladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et des collectivités font partie de l’exercice de la profession de sexologue dans la mesure où ils sont reliés à ses activités professionnelles.

La marque distinctive de la profession

Les sexologues évaluent le comportement et le développement sexuels de la personne, lesquels constituent les objets d’étude et d’interventions de la profession.

Sous réserve de détenir une attestation de formation pour le diagnostic des troubles sexuels délivrée par l’OPSQ, les sexologues interviennent également en diagnostiquant les troubles sexuels.

Les interventions des sexologues comprennent également la détermination d’un plan d’intervention ou de traitement dont elles et ils assurent la mise en œuvre.

L’essentiel de la pratique

La finalité de la pratique des sexologues vise à favoriser un meilleur équilibre sexuel chez l’être humain en interaction avec son environnement.

Leurs interventions visent l’amélioration, le maintien ou le rétablissement de la santé sexuelle des personnes. Lorsque la santé sexuelle est détériorée, un nouvel équilibre est à réinstaurer et les sexologues disposent à cet égard d’un ensemble d’interventions et de traitements qu’elles et ils peuvent déterminer, recommander ou appliquer.
 

La Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines introduit une réserve d’activités à certaines professions à titre réservé. La réserve d’activités offre les garanties et l’imputabilité propres au système professionnel à certaines catégories de personnes dans des contextes particuliers.

Les principales activités réservées sont des activités d’évaluation qui requièrent des connaissances et des compétences particulières. Les critères ayant servi de fondements à la réserve des activités incluent notamment le risque de préjudice, et la formation liée au degré de complexité que comportent les activités, critère sous-tendant que seules les personnes ayant les compétences pour accomplir une activité sont habilitées à le faire.

Les activités ont été considérées préjudiciables lorsqu’elles présentent un caractère irrémédiable, impliquent un haut degré de technicité, peuvent entraîner ou accentuer une atteinte à l’intégrité physique ou morale, notamment sous forme de blessure, de dépendance, de dommage de nature psychologique, de douleur morale ou d’incapacité, etc.

La plupart des activités réservées sont partagées entre professionnelles et professionnels de différentes disciplines qui possèdent les compétences pour les réaliser en fonction de leur champ d’exercice.

Sur les 13 activités qui sont maintenant réservées en vertu de cette loi, trois s’adressent aux sexologues :

  1. Évaluer les troubles mentaux (art. 3.6.1 du Guide explicatif

3.6.1.1. Diagnostiquer les troubles sexuels lorsqu’une attestation de formation est délivrée par l’Ordre.

  1. Évaluer une personne atteinte d’un trouble mental ou neuropsychologique attesté par un diagnostic ou par une évaluation effectuée par un professionnel habilité (art. 3.6.4 du Guide explicatif)

Pour les sexologues, il s’agit d’évaluer la personne en fonction du champ d’exercice, soit le comportement et le développement sexuels.

  1. Évaluer un adolescent dans le cadre d’une décision du tribunal en application de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (art. 3.6.6 du Guide explicatif)

Cette activité s’inscrit dans deux contextes : l’évaluation menant au rapport prédécisionnel et l’examen du manquement aux mesures imposées. L’évaluation dans chacun de ces deux contextes est réservée.
Si l’évaluation comporte un trouble sexuel, l’évaluation est réservée à la ou au sexologue détenteur de l’attestation de formation spécifique, par exemple, dans un rapport sexolégal produit à la demande du tribunal.

Exercice de la psychothérapie (p. 73 du Guide explicatif)

La pratique de la psychothérapie est encadrée de façon rigoureuse par le système professionnel depuis le 21 juin 2012. Elle se définit comme « un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à faire face aux difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien».

Près de la moitié des sexologues inscrits au tableau de l’Ordre détiennent un permis de psychothérapeute délivré par l’Ordre des psychologues du Québec. Ces sexologues sont donc autorisés à exercer la psychothérapie et à utiliser le titre de psychothérapeute.