Développement 
professionnel continu

Le développement professionnel continu :

Établir une culture professionnelle visant l’amélioration continue des compétences sexologiques ainsi que l’actualisation constante des connaissances en sexologie

Synthèse de la norme

La norme d’exercice sur le développement professionnel continu vise à énoncer clairement aux sexologues les conditions minimales et modalités à remplir en termes de formation continue, les moyens mis en place par l’Ordre pour les soutenir dans leur démarche.

Les sexologues doivent effectuer un minimum de 30 heures d’activités de développement professionnel (ADP) par période de 2 ans. Parmi ces 30 heures, un minimum de 15 heures doit être accordé à des ADP formelles (50%) et un maximum de 15 heures peut être accordé à des ADP informelles (50%).

Le développement professionnel continu fait référence à toutes les activités d’apprentissage qui peuvent être réalisées après la formation initiale pour améliorer ou mettre à jour ses compétences professionnelles. Il représente l’établissement d’une culture d’amélioration continue de la pratique professionnelle. L’expression « développement professionnel continu » est donc utilisée pour rassembler l’ensemble des activités d’apprentissage possibles, qui peuvent être à la fois de nature formelle (par exemple une activité de formation continue structurée) ou informelle (par exemple la lecture d’un article scientifique).

La norme d’exercice constitue aussi un document de référence pour l’inspection professionnelle qui se base sur les modalités énoncées par la norme d’exercice pour aborder la question du développement professionnel continu. Les sexologues sont ainsi responsables d’appliquer la norme d’exercice et doivent s’attendre à présenter leur démarche de développement professionnel continu lors de leur inspection professionnelle.

Cette norme d’exercice est également un outil de réflexion pour les sexologues quant à leur situation actuelle en développement professionnel continu. Elle a été construite selon les pratiques actuellement recommandées au sein du système professionnel en matière développement professionnel continu. Elle permettra sans doute à plusieurs sexologues de constater qu’elles et ils effectuent déjà ce qui est recommandé par l’Ordre, voire au-delà, et à d’autres d’apporter les ajustements nécessaires pour répondre aux attentes minimales.
 

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La supervision en sexologie

L’OPSQ s’assure d’encadrer la profession afin d’offrir au public québécois une pratique sexologique de qualité. Bien que les mécanismes mis en place pour encourager les sexologues au développement professionnel continu favorisent le développement d’une sexologie compétente, il est essentiel de se rappeler qu’ultimement, les sexologues sont individuellement responsables de la qualité de leur propre pratique. Ce rôle professionnel vient avec son lot de pouvoirs, de responsabilités et d’imputabilités.

Qu’est-ce que la supervision ?

La supervision est une activité professionnelle axée sur l’évaluation, l’amélioration et le développement des connaissances, les habiletés, les compétences des supervisé.es dans l’exercice de la profession. Ces interventions sont offertes par des sexologues possédant plus d’expérience à des collègues en possédant moins (Bernard et Goodyear, 2014). Cette relation;

  • est hiérarchique et évaluative;
  • s’étend dans la durée;
  • a pour objectif de rehausser le fonctionnement professionnel des collègues ayant moins d’expérience, de surveiller la qualité des services rendus et de favoriser la compétence au sein de la profession.

Il est à savoir que la supervision est une activité professionnelle unique. Elle est donc à développer de façon indépendante des autres interventions des sexologues, bien que nous reconnaissions que certaines compétences développées en interventions, en psychothérapie ou en enseignement puissent être transférables. À titre d’exemple, une sexologue très expérimentée en suivi individuel doit se former afin d’apprendre les rudiments de différents modèles de supervision avant d’offrir ses services de superviseures à des collègues.

En sexologie, trois types de supervision sont principalement effectuées ;

La consultation est plutôt ponctuelle, n’est pas toujours ancrée dans une relation au long cours et est souvent en lien avec un manque de connaissance sur un sujet ou une intervention précise. Souvent, la consultation n’est pas hiérarchique, ni évaluative (même équipe clinique, autre type de professionnel.les). Elle est plutôt axée sur l’acquisition de connaissances.

Bien que bénéfique pour certaines impasses, une relation de supervision à plus long terme est considérée plus développementale sur le plan professionnel car elle stimule de façon plus soutenue la maturation professionnelle.

La supervision professionnelle s’adresse plus particulièrement aux sexologues qui effectuent des interventions éducatives, préventives ou de soutien. Les interventions effectuées lors des supervisions professionnelles visent :

  • le développement et la consolidation de l’identité de sexologue;
  • le soutien dans l’intégration dans les milieux de pratique;
  • le support dans les expériences vécues lors des activités professionnelles des supervisé.es;
  • l’approfondissement de certaines connaissances sexologiques;
  • le soutien du jugement professionnel et éthique;
  • le développement des habiletés d’intervention et du savoir-être en intervention etc.

La supervision clinique quant à elle s’adresse particulièrement aux sexologues qui font des rencontres de soutien ou de la psychothérapie. La supervision clinique a deux buts principaux :

  1. favoriser le développement professionnel des sexologues supervisé.es (fonction éducative et de support) ;
  2. s’assurer de la qualité des services rendus à la clientèle, en :
    • offrant du soutien dans les étapes de l'évaluation du comportement et du développement sexuels de la personne en interaction avec son environnement;
    • offrant du soutien dans les étapes de l’évaluation du trouble sexuel;
    • encadrant les processus de soutien ou de psychothérapie.

La supervision clinique optimale devrait permettre le développement de compétences réflexives, affectives et interactives, ainsi que de susciter la conscience réflexive de soi en interaction.

La supervision suivie est une activité importante du développement professionnel continu. Elle vise notamment à soutenir les sexologues à assumer le caractère sérieux du cadre requis ou de la posture professionnelle à privilégier, à devenir et rester solide à travers ces différentes exigences, à user de leur jugement professionnel plus harmonieusement et enfin, à déterminer leur place dans les milieux de pratique, ainsi que leur identité professionnelle

Qui peut superviser ?

Les superviseur.es doivent posséder des connaissances pratiques, maîtriser des modèles établis de supervision et surtout démontrer une expertise pédagogique d’intégration du savoir, du savoir-faire et du savoir-être (Lecomte et Savard, 2004).

Elles et ils doivent également : 

  • être membre de l’OPSQ (ou un autre ordre professionnel en santé mentale);
  • être habilité à exercer les activités professionnelles qu’il supervise;
  • posséder au moins 5 ans d’expérience professionnelle en sexologie ou psychothérapie;
  • ne pas avoir fait l’objet, au cours des 5 années précédant la supervision, d’une décision lui imposant, en vertu de l’article 55 du Code des professions, un cours ou un stage de perfectionnement, ni d’une décision rendue par un ordre professionnel, un conseil de discipline ou le Tribunal des professions ayant eu pour effet de le radier, ou de limiter ou de suspendre son droit d’exercer des activités professionnelles.

Également, avant de commencer la supervision de professionnelles et professionnels, il est recommandé de suivre une formation à la supervision et/ou d'obtenir une supervision à la supervision.
 

Qui peut être supervisé.e ?

Les sexologues qui interviennent auprès de n’importe quelle clientèle, que ce soit en intervention éducative, préventive ou de soutien peuvent bénéficier de supervision. Les sexologues et psychothérapeutes bénéficient aussi de la supervision continue afin de favoriser le recul réflexif nécessaire sur les situations cliniques en tous genres. 

Des sexologues peuvent mentionner qu’ils ou elles ne rencontrent pas de difficultés nécessitant de demander de l’aide en supervision ; la conscience réflexive de soi en interaction dans la pratique sexologique se développe dans les réussites autant que les impasses. De plus, la supervision peut être l’espace de choix pour ventiler, pour avoir du soutien et lutter contre la fatigue de compassion, les sexologues recevant de leurs superviseur.es le support nécessaire pour solidifier leur identité professionnelle, valider leurs doutes et leur sentiment de honte, d’imposteur.es et augmenter leur sentiment d’efficacité. 

La supervision est bénéfique même après de nombreuses années d’expérience, puisque le travail de sexologue est en constante évolution et que notre outil de travail passe à travers différentes étapes au courant de la vie. De plus, les sexologues en pratique autonome sont souvent isolé.es, par la nature même de leur travail, et ont besoin d’un regard extérieur et d’un miroir juste afin de continuer à se questionner et à demeurer compétent.es.
 

Quels sont les rôles et responsabilités des superviseur.es ?
  • étabir et maintenir  le cadre de la supervision;
  • établir, maintenir et réparer l’alliance de supervision; 
  • conscientiser les résistances chez la ou le sexologue supervisé;
  • observer, évaluer et offrir une rétroaction positive et constructive (et non complaisante); 
  • faciliter l’autoévaluation et l’autoréflexion;
  • transmettre des connaissances théoriques et expérientielles;
  • servir de modèle; 
  • faire preuve d’humilité sur les plans intellectuel, relationnel et culturel; 
  • offrir des services fondés sur des principes scientifiques et professionnels, conformément aux règles de l’art;
  • être sensible à la diversité;
  • développer et maintenir ses compétences en sexologie;
  • développer et maintenir ses compétences de supervision;
  • effectuer la tenue de dossiers appropriée;
  • etc.
Quels sont les rôles et responsabilités des supervisé.es ?
  • identifier et nommer ses besoins de supervision;,
  • collaborer avec la ou le superviseur pour établir les objectifs de supervision ou encore, les modifier;
  • se préparer à la rencontre de supervision;
  • participer au processus de réflexion et d’intégration proposé;
  • s’ouvrir à la rétroaction constructive;
  • prendre la responsabilité de son développement professionnel;
  • etc. 
Comment déterminer ses besoins de supervision ?

Pour déterminer leurs besoins de supervision, les sexologues devraient réfléchir à leurs connaissances, leurs forces, leurs limites, leurs fragilités et  faire preuve d’humilité pour identifier les éléments à travailler.

  • American Psychological Association. (2014). Guidelines for Clinical Supervision in Health Service Psychology. http://apa.org/about/policy/guidelines-supervision.pdf

  • Bernard, J.M. and Goodyear, R.K. (2014). Fundamentals of Clinical Supervision. New Jersey: Pearson.

  • Campbell, J. (2000). Becoming an effective supervisor : A Workbook for Counselors and Psychotherapists. 312 pages.

  • Falender, C.A. et Shafranske, E.P. (2014). Clinical Supervision: The State of the Art. Journal of Clinical Psychology. Session 70:1030–1041.

  • Goodyear, R., Lichtenberg, J., Bang, K., Both Gragg, J. (2014). Ten Changes Psychotherapist Typically Make as They Mature Into the Role of Supervisor. Journal of Clinical Psychology. Session 70:1042–1050.

  • Lecomte, C. et Savard, R. (2004). La supervision clinique : un processus de réflexion essentiel au développement de la compétence professionnelle. Dans T. Lecomte et C. Leclerc. Manuel de réadaptation psychiatrique. Montréal : Presses de l’Université du Québec.

  • Nelson, M. L., Barnes, K. L., Evans, A. L., & Triggiano, P. J. (2008). Working with conflict in clinical supervision: Wise supervisors perspectives. Journal of Counseling Psychology, 55(2), 172-184.

  • Ronnestad, M.H. and Skovholt, T.M. (2013). The Developing Practitioner : Growth and Stagnation of Therapists and Consellors. New York and London: Routhledge, Taylor & Francis. 392 pages.

  • Ronnestad, M. H., Orlinsky, D. E., Schröder, T. A., Skovholt, T. et Willutzki, U. (2019). The Professional development of counsellor and psychotherapists: Implications of empirical studies for supervision, training and practice. Counselling and Psychotherapy Research, 19(3), 214-230. https://doi.org/10.1002/capr.12198

  • Rousmaniere, T., Goodyear, R., Miller, S., Wampold, B. The Cycle of Excellence: Using Deliberate Practice to Improve Supervision and Training. West Sussex:  John Wiley & Sons, Ltd. 304 pages.

  • Sutter, E., McPherson, R. H., et Geeseman, R. (2002). Contracting or supervision. Professional Psychology: Research and Practice, 33(5), 495-498.