Encore aujourd’hui, peu de recherche a été faite sur les enjeux vécus par les couples et les relations avec une ou des personnes trans. En effet, la majorité des études centrent surtout la parole de partenaires cisgenres, parfois même les ex-partenaires, et représente la transition de genre comme une source de deuils et de tensions interpersonnelles menant souvent à une rupture.

Mais qu’en est-il des relations qui perdurent? Existe-t-il des expériences positives qui peuvent être vécues dans un couple ou une relation avec une personne trans? De plus en plus d’études montrent que la transitude d’un.e partenaire ne mène pas nécessairement à des difficultés. En réalité, les relations où le genre du ou de la partenaire trans est affirmé vont souvent perdurer dans le temps. Certaines études indiquent même que la satisfaction relationnelle des deux partenaires tend à augmenter et que la relation gagne souvent en résilience, grâce à l’affirmation de genre. Par contre, une question reste : comment peut-on affirmer le genre de notre partenaire trans?

Cette communication découle du projet de maîtrise de la présentatrice. La présentation portera principalement sur les résultats préliminaires obtenus à la suite d’entrevues réalisées durant l’été auprès de personnes transféminines habitant à Montréal. L’objectif est de mieux comprendre les manières dont les personnes transféminines se sentent affirmées dans leur genre à l’intérieur de leur relation ainsi que les significations associées aux pratiques sociales qui sont vécues comme affirmatives. Un moment sera alloué à la fin pour discuter des retombées cliniques de ces résultats.

Conférence donnée par Jeanne Roberge

Jeanne Roberge est une chercheuse transféminine de 26 ans complétant présentement sa maîtrise en sexologie (profil recherche-intervention) à l'UQAM. Diplômée du Baccalauréat en sexologie et du Certificat en études critiques des sexualités, elle donne depuis plusieurs années des formations sur le transféminisme auprès de CALACS, d’organismes communautaires ainsi que dans divers regroupements de groupes de femmes. En plus de ses implications en recherche, elle œuvre aussi en tant que consultante et est très engagé dans sa communauté de diverses manières depuis plusieurs années. Jeanne compte poursuivre sa carrière en recherche sur les enjeux trans et les réalités transféminines dans une perspective critique.