Les survivant·e·s de traumas interpersonnels à l'enfance vivent typiquement plusieurs conséquences néfastes sur leur bien-être sexo-relationnel à l'âge adulte (p.ex., difficultés sexuelles, dissociation, surinvestissement ou retraumatisation dans le contexte de la sexualité). La présence attentive, définie comme la conscience qui émerge lorsqu’on porte attention au moment présent (Kabat-Zinn, 2003), est de plus en plus étudiée et mobilisée afin de promouvoir la croissance post-traumatique des personnes victimes. Par exemple, la pratique, ainsi que la disposition à la présence attentive, c’est-à-dire, une orientation personnelle assez stable dans le temps à vivre ses activités quotidiennes de manière empreinte de présence attentive (Baer et al., 2006), ont toutes deux été documentées comme pouvant aider les personnes survivantes à faire l'expérience d'un mieux-être sexuel et relationnel (p.ex., Dussault et al., 2024).

Dans cette présentation seront abordés des résultats de plusieurs études empiriques portant sur la présence attentive, la croissance post-traumatique et le mieux-être sexo-relationnel de survivant·e·s de traumas interpersonnels à l'enfance.

Des implications cliniques seront présentées en lien avec ces études, afin que les professionnel·le·s puissent développer leur esprit critique quant aux contextes à favoriser afin de promouvoir la présence attentive chez les personnes survivantes et ce, pour soutenir leur croissance post-traumatique et leur mieux-être sexo-relationnel.

Conférence donnée par Éliane Dussault

Éliane Dussault est chercheuse en sexologie, chargée de cours et vulgarisatrice scientifique. Ayant récemment complété son doctorat en sexologie à l’UQAM, elle détient également un baccalauréat et une maîtrise en sexologie, profil recherche-intervention.

Sa thèse doctorale portait sur la présence attentive et le bien-être sexo-relationnel d’adultes survivant·e·s de traumas interpersonnels à l’enfance. Présentement, elle approfondit ses recherches sur les manières dont la présence attentive peut soutenir les parcours de guérison au sein des relations intimes où au moins un·e partenaire a vécu des traumas.